CONFRERIE GENEVOISE DES CHEVALIERS DU BON PAIN
La première Confrérie des Chevaliers du bon pain a été créée à Genève en 1959. L’idée de la création d’une telle institution est née à la suite des séances d’appréciation de la qualité du pain (appelées « taxations du pain ») instaurées en 1958 et ayant pour but de promouvoir et de maintenir par les boulangers artisans la production d’un pain savoureux et croustillant.
Pour récompenser ceux d’entre les boulangers obtenant le nombre suffisant de points (270 au cours de trois taxations dont aucune ne peut être inférieure à 80 points), le promoteur de cette idée tient à leur décerner le titre de « Chevalier du bon pain » lors de chapitres à l’occasion desquels le boulanger doit prêter le serment suivant :
Je fais le serment de ne jamais profaner
et de toujours soigner la qualité de mon pain.
Je fais le serment de toujours remplir mon devoir de considération,
de fraternité et de respect envers tous mes collègues de la profession.
Je fais le serment d’honorer mon titre de Chevalier du bon pain.
Le nouvel intronisé reçoit alors un sautoir avec une médaille, un diplôme et un vitrail. Ces deux derniers attributs pouvant être exposés au magasin.
Le titre de « chevalier » n’est pas restrictif, puisque chaque boulanger peut l’acquérir à condition toutefois d’être membre de l’association cantonale respective, de participer aux taxations de pain et d’obtenir le nombre de points nécessaire.
En créant cette Confrérie des Chevaliers du bon pain, les patrons boulangers genevois n’avaient nullement l’intention d’en garder l’exclusivité, au contraire. Ils souhaitaient vivement voir d’autres associations cantonales adopter cette idée, les statuts permettant une extension des confréries à l’échelon national, voire international.
Et c’est ainsi que furent successivement créées depuis lors les Confréries suivantes :
1959 – Confrérie genevoise
1962 – Confrérie valaisanne
1966 – Confrérie vaudoise
1968 – Confrérie fribourgeoise
1969 – Confrérie jurassienne
1970 – Confrérie neuchâteloise
1971 – Confrérie tessinoise
Tous les cantons romands et le Tessin ont ainsi leur propre Confrérie, lesquelles sont groupées dans l’organisation faîtière qu’est devenu l’Ordre des Chevaliers du bon pain. Cet Ordre étend ses ramifications jusqu’en France et en Belgique.
Le titre de Chevalier du bon pain n’est octroyé qu’à des boulangers ayant soumis régulièrement leur pain à des taxations pour en déterminer la qualité. Ce titre est personnel et peut être retiré lorsque le titulaire ne respecte pas le serment qu’il a prêté ou enfreint les statuts. Les Chevaliers qui participent à plusieurs taxations et obtiennent de nouveau le nombre de points nécessaire au cours de trois taxations, reçoivent à chaque fois une étoile à fixer à leur sautoir. La Confrérie peut attribuer exceptionnellement le titre de « Chevalier d’honneur » à une personnalité qui, par son attitude et ses activités, aura rendu d’éminents services à la boulangerie. Ces « Chevaliers d’honneur » reçoivent le sautoir et le diplôme.
Il appartient à l’Association cantonale concernée, d’entente avec le conseiller technique de la boulangerie romande, d’organiser des séances de taxation de pain qui se répartissent sur l’ensemble de la boulangerie de la Suisse romande. Une cérémonie d’intronisation, appelée « chapitre », est régulièrement organisée par les confréries désirant consacrer un certain nombre de chevaliers qui ont obtenu le total de points nécessaire. Ces chapitres revêtent un certain faste qui rappelle en quelque sorte l’époque lointaine des corporations de métiers. En créant et en perpétuant l’Ordre des Chevaliers du bon pain, les boulangers entendent honorer le pain et récompenser ceux qui, jour après jour, s’appliquent à satisfaire le désir de la clientèle qui est de savourer un pain léger et croustillant.